La couleur rouge a marqué toute mon enfance.
Etant une petite brunette, maman avait décidé, une bonne fois pour toutes que le rouge était ma couleur ! Je ressortais la même robe rouge, le même manteau rouge… car je ne grandissais pas vite !
J’ai rêvé tant de fois, d’un manteau rose pâle ou écossais… mais le nouveau manteau au bout de trois ans était encore rouge. Rien à ajouter.
Mon père, colérique de nature, et que je craignais comme le feu, avait droit aussi à une chemise rouge vif. Quand il la portait j’étais sûr de me prendre des coups. Le rouge devait l’énerver et surtout il ne supportait pas de me voir « pluchoter » à table… lui qui avait connu les privations en Allemagne.
J’allais à table terrorisée surtout quand il portait sa chemise rouge !
Heureusement mes petits compagnons de l’époque : chats gourmands : Béryl Pipo et Kiki, savaient se cacher sous la table près de moi…et quand mon père ne regardait pas, les petits morceaux de viande tombaient ! Mes chats me défendaient, m’évitant une « volée » de fin de repas.
Ce sont mes souvenirs de ce rouge pétard !
Maintenant je n’ai pas pu me remettre au rouge !
Sauf le jour de Noël que j’aime car j’attends le père Noël dés novembre chaque année, là le rouge devient bienveillant et heureux.
Il y a une seule chose, sans laquelle, je ne sortirais pas : mon rouge à lèvres ! Il s’appelle rouge Velvet ou midnight kiss.Et ces rouges « velours » me rassurent et m’habillent…
Berthine Marceau.