Voyage en train : « Je n’ai pas… »
Le paysage défilait derrière la vitre du wagon
qui affichait cette phrase : « Laissez-vous rêver ».
La SNCF a fait preuve d’une bonne idée, cette fois.
En même temps que j’appréciais cette phrase, un message vocal était répété : « L’étiquetage de vos bagages est obligatoire ! »
Je ne me sentis pas concernée, ne voyageant qu’avec mon bagage à main… mon sac de 24 heures… Mais je me mis à penser que je n’avais pas assez d’étiquettes pour tous les bagages que je traîne depuis 71 ans !
Comment étiqueter tout cela ?
Les bons, les pesants, les lourds, les gentils, les méchants, les ordinaires…
C’était impossible.
Puis je me mis à penser à tout ce que je n’avais pas : et donc pas besoin d’étiquettes à bagages !…
Alors, je n’ai pas d’écran sauf ma télé, pas d’internet, pas de robots ménagers, pas d’auto, pas de mutuelle, pas d’adresse e-mail, etc.
Je ne vais à rien (hormis en train ou à pied).
Je ne vais pas au dépistage après 50 ans, ni aux vaccins…
Je ne comprends rien aux réseaux sociaux, je hais « les influenceurs … »
Je ne comprends plus les nouveaux langages !
Et pourtant… je vis.
Mes plantes vertes m’aiment bien, mon chat chéri (au ciel) veille sur moi.
Ainsi, mon « Nokia » me sert à appeler ou à répondre si je veux : seule modernité dans ma vie.
Vous pouvez pousser cette porte dans mon monde. Laissez-vous rêver ! (Merci SNCF).
Berthine.